HISTORIQUE

Les perforés tant décriés sont enfin à l’honneur…

Ces « deuxièmes choix » détruits systématiquement depuis plusieurs générations sont enfin reconnus comme matériel potentiel à toute thématique… ou même un complément à l’étude d’une ville, d’une région ou d’une monographie.

La perforation est pourtant un phénomène mondial qui est régi par des textes de la plupart des administrations postales… alors pourquoi les détruire…

Notre passion est due à l’initiative du colonel LEBLAND qui, dès 1963 a fait paraître la première liste des timbres français perforés dans le Monde des Philatélistes, mais également à l’Association Nationale des Collectionneurs de Perforés (ANCOPER).

Dans le vaste horizon de la philatélie, le domaine de la collection de timbres perforés est l’un des plus récents et donc l’un des moins bien connus.

Il est difficilement pensable de réaliser une œuvre complète dans un domaine aussi vaste, il reste beaucoup d’inconnues, mais il tient à chacun de faire progresser ses connaissances en ce domaine pour le bien de tous et celui de la Philatélie.

Les perforés dans le monde.

On ne peut présenter les perforés français sans parler des perforés des autres pays. En effet, le fait de perforer des timbres n’est pas un phénomène localisé. C’est même tout le contraire puisque près de 150 pays ou administrations postales ont perforé des figurines, soit près de 50 000 perforations dans le monde entier dont plus de 3 000 pour la France et les Colonies…

L’histoire des perforés

Des maisons de commerce, des banques etc… avaient commencé avant 1873 à perforer les timbres-poste qu’elles utilisaient, d’initiales ou de signes distinctifs (voir rubrique précurseurs).

Des entreprises de publicité utilisaient même ce procédé pour vendre à prix réduits, des cartes postales annonces ou des enveloppes annonces.

Par instruction n°119 parue au bulletin mensuel n° 59 du 20 Décembre 1873, le Directeur Général des Postes publiait une décision du Ministre des Finances qui spécifiait que les timbres altérés ou lacérés avaient perdu toute valeur d’affranchissement et que la correspondance concernée devait être taxée comme non affranchie.

Puis les Chambre de Commerce demandèrent que cet usage soit autorisé dans le but d’éviter les détournements de timbres qui se commettaient dans leurs établissements. Le Ministre des Finances autorisa donc le 15 Novembre 1876 le « public » a marquer les timbres-poste dont il fait usage de signes distinctifs (lettres initiales ou autres marques particulières) obtenus au moyen d’emporte-pièce (voir rubrique perforatrices).

Ces marques ne devaient pas dépasser le tiers de la superficie des timbres, devaient être apposées à leur partie supérieure et ne devaient jamais altérer le chiffre de la valeur faciale. Cette décision fut publiée dans le bulletin mensuel des Postes n° 92 supplémentaire de Novembre 1876

La France compte plus de 3 000 perforations différentes y compris dans les colonies. Et ceci dura jusqu’à la fin de l’année 1954.


L’histoire des perforés

En effet la loi n°54-1215 du 6 décembre 1954, modifiant les lois ou dispositions antérieures, rappelait les interdictions nombreuses et variées portant sur la contrefaçon ou l’altération des effets du Trésor, des billets de banque, de toutes les valeurs fiduciaires, des sceaux, etc… ainsi que le port de costumes ressemblant aux uniformes réglementaires.

L’article 5 de cette loi, en son paragraphe 4 visait de façon précise la perforation des timbres poste de France et de l’Union Française.

Cette loi parut au journal officiel du 8 décembre 1954 et fut donc applicable quelques jours après (21.01.1955).

Depuis, toute perforation de timbres-poste est interdite, et était passible en 1954 d’un emprisonnement de 10 jours à 6 mois et d’une amende de 20 000 à 200 000 francs. De nos jours l’emprisonnement prévu est de 10 jours à 6 mois et l’amende de 300 à 3 000 francs.

Remarque : les sociétés ont été autorisées à utiliser leurs stocks perforés quelques temps après la date du 21 janvier 1955.

Cependant on trouve beaucoup plus tard des perforés… en effet, de 1963 à 1966 le nouveau patron d’une société parisienne ayant trouvé aux archives la machine à perforer, l’a remise en servie avant d’apprendre l’interdiction…